Les conditions de l’apprentissage
Un esprit sain, dans un corps sain !
L’apprentissage nécessite certaines conditions :
Pour bien apprendre, il faut dormir ! Le message est important, le faire passer est également important (un enfant de 6 à 13 ans a besoin de 8 à 10h00 de sommeil).
Pour bien apprendre, il faut être nourri et hydraté : le cerveau a besoin d’eau, dont il est composé à 76%
Les adultes accompagnant l’apprentissage
Stress et bienveillance
Psychologie de l’accompagnant
L’effet Pygmalion (ou effet Rosenthal & Jacobson) est une prophétie autoréalisatrice qui provoque une amélioration des performances d’un sujet, en fonction du degré de croyance en sa réussite venant d’une autorité ou de son environnement. Le simple fait de croire en la réussite de quelqu’un améliore ainsi ses probabilités de succès. (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Pygmalion)L’effet Golem est un phénomène psychologique dans lequel des attentes moins élevées placées sur un individu le conduisent à une moins bonne performance1. Cet effet est étudié dans les milieux éducatifs et organisationnels. C’est une forme de prophétie autoréalisatrice. (Ibid.)
Quelques gestes professionnels
Quelques gestes professionnels simples peuvent, si l’on en prend conscience, faciliter l’apprentissage.
Développer et favoriser l’attention
- Faire fréquemment des temps de synthèse : qu’avons-nous appris ? qu’allons nous retenir ?
- Annoncer le moment où la concentration doit être optimale. Avant de poursuivre votre lecture et pour comprendre ce qu’est l’attention sélective, faites ce très court test vidéo (les consignes sont en anglais)
- Il est important de capter l’attention du cerveau, c’est d’ailleurs dommage que les enseignants sachent si peu comment fonctionne ce denier. Le premier geste professionnel de l’enseignant serait d’apprendre à passer une consigne.
- On peut utiliser les techniques du whole brain teaching consistent à conditionner les élèves à réagir à des consignes simples : Class ? pour obtenir l’attention de la classe entière par exemple.
Le rappel
- Mettre en place, dans l’emploi du temps, des moments où l’on va faire des rappels de notions. On oublie 97% des informations contenues dans un livre à peine 30 jours après l’avoir lu. La réactivation de ces informations permet de limiter cet oubli. C’est l’objet des activités rituelles telles que le nombre du jour, la phrase du jour, etc.
- Aider les enfants à se repérer dans la journée, dire ce que l’on va faire, rappeler ce que l’on a fait, permet à l’élève de structurer ses apprentissages.
Le feed-back fréquent
- Le cerveau a donc besoin de rappels fréquents, mais aussi de faire souvent des erreurs pour progresser. Des applications comme Plickers permettent de créer des quizz quotidiens et rapides sous la forme de QCM sans perdre de temps à mettre en place un contrôle qu’il faudra ensuite corriger et rendre… La réponse est immédiate, son analyse aussi. Sachez que le cerveau, en général, se rend compte que nous sommes dans l’erreur avant même que l’action ne soit terminée. En conduisant, ne vous est-il jamais arrivé de prendre une direction qui vous semblait bonne à l’encontre de votre intuition puis de vous rendre compte que ce n’était pas par là qu’il fallait tourner ? Votre cerveau, lui, s’est rendu compte de votre erreur sans passer par la conscience ; certains mettront cela sur le compte de l’intuition, mais ce n’est que de l’apprentissage.
- Par exemple, il semble important de revoir chaque année la règle du a et du à, mais est-ce pour autant nécessaire de la réécrire tous les ans ? Le rappel peut se dispenser de ces temps perdus (en utilisant un cahier pour le cycle, qui permettra aux élèves de revenir sur des choses qui ont été faites les années précédentes). Ceci implique que, idéalement, le travail de l’enseignant soit un travail d’équipe. Pour créer des habitudes et savoir aussi les bouleverser.
Apprendre à se connaître : les apports de la recherche
- le cerveau humain est plastique et évolutif, il peut être formaté (ce qui bien, mais aussi dangereux). Mais il doit être, pour cela, nourri d’erreurs
- il est nécessaire de réactiver et d’espacer les apprentissages
- il est nécessaire de privilégier des méthodes pédagogiques en accord avec le fonctionnement du cerveau : méthodes expérimentales, pédagogie socio-constructiviste, apprentissages conceptuels (ou spiralaires).
- il faut prendre conscience des temps forts dans les apprentissages (attention, concentration, engagement actif, feed-back, consolidation)
- il est nécessaire d’être positif, d’éviter le stress
- il est nécessaire de combiner différents types de supports pour solliciter différentes aires cérébrales
- il est nécessaire que l’apprenant sache faire preuve d’inhibition, qu’il sache bouleverser ses représentations initiales erronées pour en construire de nouvelles qui soient justes.
- les enseignants doivent être en veille sur ces domaines.
- ils devraient cerner les profils des élèves, par pour les classer les uns par rapport aux autres, mais pour en tenir compte dans les apprentissages.
- de rendre les élèves conscients de leurs profils pour développer la métacognition. Chaque apprenant devrait pouvoir prendre conscience de comment il apprend.
- d’informer les élèves sur le fonctionnement du cerveau pour l’apprentissage.
- de bien convaincre les élèves que le cerveau est identique pour tout le monde et que tout le monde peut réussir à l’école.
- d’impliquer les parents dans la co-éducation : quelles stratégies d’apprentissages mettre en œuvre pour mémoriser une leçon ? Comment aider mon enfant qui apprend à lire ?
- de réfléchir aux contenus de l’APC.
Il existe sur le net des tests pour permettre à chacun, enseignant ou élève, de se situer (auditifs, visuels, kinesthésique ?), comme le test de Giordan, ou de connaître ses différentes intelligences. L’apprenti devrait avoir conscience de la façon dont, lui, il apprend.
Comment faire ?
Quelques constats
Mais que faire alors ?
Varier les formes de traces écrites et d’évaluations visuellement
- Mettre un peu de visuel dans les traces écrites : ne pas se tromper de police d’écriture, abandonner le Times New Roman et privilégier des polices lisses et plus lisibles comme Arial ou Lexie Readable)
- Un petit logiciel (qui est en fait une extension de Open Office ou Libre Office) permet de mettre en forme d’un seul clic tout un texte en coloriant chaque syllabe d’une couleur, en séparant les syllabes d’un même mot, en grisant les lettres muettes, ou en espaçant les mots… il s’agit de Lire Couleur qui devrait être installé sur toutes vos machines et mis à disposition de chaque AVS. Le lien vous donnera de plus amples informations sur son fonctionnement.
- Mettre en valeur le visuel dans les traces écrites : apprendre à utiliser le surligneur fluo. Voilà un outil intéressant mais que peu d’élèves savent réellement utiliser.
- Utiliser les codages visuels issus de la grammaire Montessori (matériel Montessori) : triangle pour le nom, rond rouge pour le verbe, pont vet pour la préposition…
- Utiliser les cartes mentales.
- Les croquinotes ou les sketchnotes.
- Les schémas ou les dessins annotés. Cartes de géographie, schémas logiques…
- Utiliser un dictionnaire visou-sémantique pour retenir les particularités orthographiques d’un mot. (cf. www.gre10.ch pour le dictionnaire visu-sémantique Dessiner-pour-apprendre-lorthographe-MG-dyslexie-dysorthographie)
- Les « flash cards » pour s’entraîner à mémoriser, exemple des cartatoto ou cartes recto-verso présente dans la démarche Ermel. Anki est un logiciel qui permet facilement de se créer ses propres flash cards ou d’utiliser celles que d’autres enseignants ont créés pour eux mais qui les ont partagées.
- Aller rechercher les planches Rossignol dans le grenier de l’école ou sur Internet (voir le site mon histoire en CE1) ou utiliser la photo (cliophotos.org).